Podcast : L'avenir incertain de l'intérêt de la Chine pour le fer guinéen
Dans cet épisode du podcast AfrikChine réalisé le 23 mars avant la levée de la suspension intervenue le 28 mars, Hervé Lado, Manager régional pour l’Afrique francophone de l’Ouest et Centrale à NRGI, avec Amadou Bah, Directeur exécutif de l’ONG guinéenne Action Mines, revient sur les défis auxquels le projet a été confronté et discute des perspectives du projet et des implications pour la Chine.
Simandou est considéré comme le plus grand gisement de fer inexploité au monde, et a suscité beaucoup d'intérêt. La Chine, en particulier, voit en Simandou une solution pour réduire sa dépendance vis-à-vis du fer australien.
Simandou, qui appartient à deux consortiums menés par Société Minière de Boké (blocs 1 et 2) et Rio Tinto (blocs 3 et 4), tous deux soutenus par des groupes chinois, n'en est pas à son premier défi.
« Le problème majeur est celui l’attractivité du projet. Non pas en raison de la qualité du minerai, qui est en effet de très haute qualité, mais plutôt de l’absence d’infrastructure », a dit Lado (9:48).
Alors que les perspectives de poursuite du projet sont incertaines, Lado souligne certaines des questions clés qui doivent être prises en compte pour son avenir.
« Vu la célérité à laquelle les partenaires chinois veulent avancer sur ce projet, il est pertinent de se demander comment les questions difficiles qui sont celles de la protection de l’environnement, notamment des impacts environnementaux et sociaux—n’oublions pas que ce sont des projets gigantesques avec un chemin de fer de 650 km, une infrastructure portuaire et puis le site même de production— […] comment aborder ces questions dans le cadre de ce projet », a expliqué Lado (27:28).
La bonne gouvernance est la clé de la durabilité de tout projet de ce type, en particulier compte tenu de l'intérêt soutenu de la Chine et des attentes de la Guinée concernant l'extraction de son fer. Lado détaille les principes clés qui devraient sous-tendre l'extraction minière et garantir une approche participative pour faire face aux problèmes.
« Il s’agit de deux mots clés : la transparence et la redevabilité. Ces principes de gouvernance ne résolvent pas tous les problèmes mais au moins ils permettent, en mettant l’information à la disposition du public, en mettant les informations de manière régulière, de manière assidue, à la disposition des parties prenantes, de résoudre les problèmes ensemble, de manière inclusive, de manière informée », a dit Lado (45:13).
Écoutez l'épisode en entier ici :